Bonjour, Explorateurs !
C’est Anton de This Way – de retour pour une nouvelle interview d’une personne importante au sein du projet ICE.
« Attendez un peu », je vous entends dire. « Vous n’avez pas déjà interviewé toute l’équipe de This Way ? »? Oui, mais nous avons un membre honoraire important à qui nous n’avons pas encore parlé :
L’incroyablement talentueux concepteur d’insert pour lCE : Matt Healey.
ANTON : Alors qui est Matt Healey ??? Pouvez-vous nous parler un peu de vous ?
MATT : Donc, je suis un ex-ingénieur. J’ai fait mon premier cycle à RPI en physique. J’ai passé plusieurs années à concevoir des armes de destruction massive, je suis retourné à l’école de commerce de Carnegie Mellon, j’ai rebondi dans l’industrie de la haute technologie pendant un certain temps, et j’ai fini par prendre ma retraite. Et à la retraite… J’ai toujours été un joueur passionné. Et j’ai vu beaucoup de jeux dont j’ai pensé qu’ils n’avaient pas de bons inserts et que je pouvais faire beaucoup mieux. J’ai donc commencé à les concevoir comme une sorte de passe-temps personnel. Et puis une chose en entraînant une autre, j’ai fini par concevoir beaucoup d’inserts pour beaucoup d’autres jeux. ICE était l’un d’entre eux. Et c’est ainsi que je me suis retrouvé à travailler avec l’équipe de This Way !
ANTON : Alors comment a commencé ton implication avec This Way ? Je suis curieux de savoir comment vous avez commencé à concevoir l’insert pour leur premier jeu…
MATT : C’est en fait une histoire vraiment ennuyeuse. Je concevais des inserts pour un tas de créateurs de jeux différents, et à un moment donné, je regardais la liste Kickstarter des nouveaux lancements, et ICE m’a paru intéressant. Le concept de ramasser les tuiles de glace et de creuser dedans, le plateau en 3 dimensions… ça avait l’air d’être un jeu amusant à jouer, et ça avait l’air d’être un défi intéressant du point de vue de l’insert. Je leur ai donc simplement envoyé un message par l’intermédiaire de Kickstarter et leur ai dit : » Si vous cherchez un insert personnalisé, j’en ai fait un tas maintenant, et votre jeu a l’air intéressant. Peut-être que vous seriez intéressés à ce que je travaille avec vous sur ce jeu. » Et c’était vraiment ça. Ils ont pris contact, et le reste appartient à l’histoire, comme on dit.
ANTON : Avez-vous conçu des inserts pour d’autres jeux de société ? Si oui, lesquels ?
MATT : À ce jour, j’ai probablement réalisé entre 40 et 60 inserts.
ANTON: Wow!!
Je tiens à jour un site Web où vous pouvez en voir un grand nombre : mess-axp.com
Mess, c’est pour référence mon nom de sentier. J’ai parcouru le sentier des Appalaches, et c’était mon nom de sentier. Et AXP, c’est Alpha Chi Ro. C’était ma fraternité à l’université. Pour ce qui est des autres jeux, j’en ai fait… beaucoup. Je fais beaucoup d’inserts pour Conor [McGoey] de Inside Up Games. Ils font d’excellents jeux et j’adore travailler avec Conor – c’est un type formidable. J’ai fait Machina Arcana, leur troisième édition, qui était un insert très difficile – très amusant à faire. Mais je pense que le plus grand succès en termes de taille et de popularité du jeu a été Frosthaven. J’ai fait l’insert qui accompagne Frosthaven, et c’est un jeu dont presque tout le monde a entendu parler. C’était un véritable défi, principalement parce que le jeu est physiquement très grand. Mais je dois dire que travailler avec Price [Johnson] et Cephalofair games…. a été très amusant. Ce sont vraiment des gens formidables. Je ne peux pas dire assez de bien de Price.
Insert pour Frosthaven
ANTON : Comment s’y prend-on pour concevoir un insert ? Quel type de connaissances et d’outils sont nécessaires ?
MATT : La réponse sarcastique concernant les compétences spéciales et la façon de concevoir un insert se résume à ….. Premièrement, il faut vraiment avoir un léger cas de TOC. Vous devez être obsédé par l’organisation. Vous pensez qu’il y a une place pour tout. Et si vos jeux ne sont pas organisés, c’est un peu le bazar. Donc tu as besoin de vouloir que les choses soient organisées. J’ai aussi une sorte de haine des jeux qui prennent trop de temps à installer, et des inserts qui sont mauvais et n’aident pas au processus d’installation. C’est un peu comme ça que j’ai commencé à concevoir des inserts, parce qu’il y avait un jeu appelé Adrenaline, que j’aime beaucoup parce qu’il est amusant, idiot, on court partout, on tire sur ses amis, et ce n’est pas personnel. Mais l’insert n’était pas très bon. Il était inexistant. J’ai donc conçu moi-même un insert en bois pour ce jeu. Je l’ai fait découper au laser par Dataless en échange de la propriété intellectuelle de l’insert. Et puis à partir de là, j’ai commencé à concevoir pour eux. Et finalement, j’ai conçu mon premier insert sous vide pour Shiver Me Timbers. J’en serai toujours très fier… ce jeu occupera toujours une place d’honneur sur mon étagère. Parce que Michael [Vitkovsky] a été le premier créateur de jeu à me faire confiance pour concevoir son insert, même si je n’avais jamais fait d’insert thermoformé auparavant. J’ai donc passé du temps à apprendre à faire des inserts thermoformés. Pour ce qui est des autres outils, j’utilise SketchUp. Et il faut vraiment comprendre comment utiliser la CAO 3D. Ce n’est pas quelque chose de facile, mais si vous pensez d’une certaine manière – peut-être que les TOC vous aident – vous pouvez le faire. Et donc, vous devez comprendre un programme de CAO, sinon vous n’arriverez à rien…
ANTON : Y a-t-il des défis particuliers à relever lors de la conception d’un insert (en particulier un insert avec un plateau aussi unique que celui de ICE…) ?
MATT : Le plus grand de tous les défis spéciaux à relever est de comprendre les compromis. On peut faire beaucoup de choses avec un insert, mais pour chaque chose que l’on fait, il y a un compromis. Il faut donc comprendre le créateur du jeu, sa vision, le livre de règles… J’aime lire la configuration avant de commencer à concevoir un encart, car elle dicte beaucoup de choses. Est-ce que je fais des choses principalement axées sur le plateau des joueurs ? Y a-t-il des éléments communs ? Les plateaux vont-ils être sortis de la boîte ? Toutes ces questions permettront de guider la conception d’un insert, mais il faut savoir que tout ce que l’on fait a un prix à payer. Et puis, il y a beaucoup de choses que vous ne pouvez tout simplement pas faire parce que le plastique sous vide ne le permet pas. Vous pouvez donc concevoir le meilleur insert et le meilleur design, mais s’il ne peut pas être fabriqué, il ne sert à rien. Comprendre ce qui peut être fabriqué et ce qui ne peut pas l’être est probablement la chose qui m’a pris le plus de temps à comprendre. Intégrer le processus de fabrication c’est probablement la plus grande chose dont vous devez vous soucier. Et il y a beaucoup trop de règles et de directives pour que je m’y attarde : vous pouvez faire ceci, mais vous ne pourrez pas le fabriquer. Ou pour pouvoir le fabriquer, vous devez faire ce qui suit. Je tiens à dire à tous ceux qui disent : « Eh bien … l’insert pourrait clairement être mieux fait de cette façon. » Peut-être, peut-être pas. Gardez à l’esprit qu’il y a beaucoup de choses qui sont dictées par la fabrication.
Premier échantillon de fabrication de l’insert ICE par Panda Game.
ANTON : This Way prévoit d’être plus respectueux de l’environnement avec ses futurs jeux et composants, ce qui signifie qu’un insert en plastique traditionnel comme celui de ICE pourrait ne pas être dans les boîtes. Des suggestions sur ce que nous pourrions faire avec nos prochains jeux ?
MATT : La durabilité devient un sujet et un enjeu très important. Je reçois de plus en plus de demandes dans ce sens. Et je comprends la nécessité, ou l’envie, de s’éloigner du plastique sous vide. Je dirais qu’il y a deux possibilités réelles en ce qui concerne la meilleure façon de faire de la durabilité en matière d’inserts. La première est le carton perforé. Vous pouvez fabriquer un insert en carton perforé en utilisant un carton gris d’un millimètre et demi d’épaisseur. Vous pouvez imprimer des choses dessus et les utilisateurs peuvent les assembler. C’est faisable, mais ils ne sont pas aussi solides et ils peuvent être plus chers qu’un insert en plastique thermoformé.
La deuxième solution consiste à ne pas fournir d’insert du tout, mais plutôt à concevoir une série de fichiers STL que vous pouvez donner aux personnes qui soutiennent votre projet Kickstarter. Ils peuvent alors imprimer en 3D leur insert s’ils le veulent, ou le modifier et lui donner l’aspect qu’ils souhaitent. Vous devez comprendre que même si je conçois ce que je pense être un insert parfait, il y aura un grand pourcentage de personnes qui ne l’aimeront pas et qui le retireront et le jetteront. Mais si je leur donne un fichier STL et qu’ils ne l’aiment pas, ils peuvent le modifier comme ils l’entendent et l’imprimer eux-mêmes – ou ils peuvent simplement mettre les choses dans des sacs. Je dirais donc que les fichiers STL à perforer ou à imprimer soi-même sont probablement les plus durables de tous les inserts.
ANTON : Merci beaucoup d’avoir répondu à ces questions, Matt, et de nous avoir donné un aperçu de la fabrication des inserts !
